16 juin 2009

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DISCOURS PRONONCE LE 16 JUIN 2006 A BAYEUX
PAR LE GENERAL (C.R.) JEAN-LOUIS ESQUIVIE

Il y a 65 ans, le 6 juin 1944 « la force mécanique supérieure >> qu’avait annoncée le Général De Gaulle dans son appel du 18 juin 1940, surgissait de la brume, de la tempête et de la mer pour toucher la terre française et lui rendre sa liberté confisquée, son honneur martyrisé. Le lieu du sacrifice fut un secret militaire jusqu’à la dernière seconde, mais qu’il nous soit permis de penser que les Dieux de la guerre avaient depuis toujours fait le choix d’un seul théâtre pour l’accomplissement du duel ultime contre la barbarie, à savoir la NORMANDIE….

Le premier prix à payer fut celui du sang versé instantanément sur cette terre par des hommes jeunes français et alliés qui permirent à d’autres jeunes hommes français et alliés forts d’avoir été épargnés de bondir , conquérants et invincibles jusqu’au terrier de l’ennemi cruel pour le faire disparaitre à jamais. La mémoire de ces instants est inaltérable. Le Président des Etas unis d’Amérique le prouve en venant en pèlerin, il y a quelques jours, sur ces lieux d’histoire pour se recueillir et remercier, en communion avec les pays alliés.

Il ya 65 ans le Général De Gaulle retrouvait la terre des ancêtres à Courseulles sur mer…c’était le 14 juin 1944…le même jour Bayeux était la première ville française libérée, que le Général rejoignait pour verbaliser cette union reconstituée du peuple français avec son histoire et sa liberté.

Il y a 63 ans le Général De Gaulle entreprit à nouveau le voyage vers Bayeux pour délivrer aux français un message capital concernant son avenir. Chacun d’entre nous se souvient qu’ici même Charles De Gaulle décrivit la Constitution qui convenait à la France et aux français pour pérenniser sa sécurité, sa liberté, sa démocratie et sa souveraineté. Il prônait l’Unité nationale, seule force capable de faire avancer le pays. A contrario, il fustigeait la division des français qui, trop souvent dans le passé, avait conduit aux malheurs . C’était le 16 juin 1946 , ici même devant une foule considérable.

En 2006 quelques amis fidèles à l’enseignement du Général se sont réunis pour décider de commémorer cette date, estimant qu’elle était fondamentale pour l’histoire passée et à venir de notre pays ; fondamentale pour entreprendre un nouveau combat contre des tendances lourdes menées par des intérêts divers en vue de créer les conditions de la division entre français. L’association du Comité pour le discours du Général De Gaulle du 16 juin 1946 fut ainsi crée avec quelques pionniers dont le Ministre Triboulet et le sénateur Goulay, qui nous ont quittés il y a quelques temps.

Cette commémoration nous rassemble et tout est dit dans cette phrase ; soyons unis, rassemblés, à égalité devant un seul but, le meilleur pour la France, et partant pour les français.

Cette occasion comme toute celles qui nous réuniront autour de l’enseignement du général nous autorise à évoquer quelques grandes décisions prises avec toujours cet aspect visionnaire de la chose qui impressionne.

Nous venons de subir une crise terrible, venue des USA et qui affecte les finances , l’industrie et l’économie du monde entier ; qui sait quand nous sortirons de cette mauvaise passe qui s’en prend au plus faible .Nous sommes en 2009. Or que souhaitait pour la France le général dès 1958 en terme de système monétaire international ? ne plus assujettir le budget et l’économie de la France à l’échange « dollar » régulé par un seul pays , les USA.

Il approuvera toutes recherches sur un instrument de paiement international, mais n’obtiendra jamais l’accord américain pour le mettre en œuvre. Alors le Général, à l’occasion d’une importante conférence de presse du 4 février 1965 propose un retour à l’étalon or. Quelle audace pour la France !

Le Général paiera cher cette audace car il n’est pas interdit de penser ici que 1968 est arrivé à point nommé pour stopper ce dangereux opposant au capitalisme débridé nord américain.

L’enseignement du général avec le temps prend sa dimension universel, dans la mesure ou les sentiments auxquels il fait appel sont profondément humains et ignorent la haine de l’autre. Plus le temps passe plus de pays découvrent et adoptent ses principes de rassemblement des citoyens autour du projet commun de la Nation, projet qui rassemble, qui fortifie, mais qui exclut la haine.

Un dernier ouvrage sur le Président Nixon écrit par un certain Paoli nous apprend que le Président Nixon se considérait avant tout comme fondamentalement gaulliste.

Le Président Kennedy a fait, après son élection la visite triomphale que l’on sait en France. Sa rencontre avec le Général fut une révélation pour le Président américain qui déclara à ses proches au retour à la Maison Blanche qu’il souhaitait garder le Général comme son principal conseiller pour les affaires du Monde et de l’Amérique. On connait la suite ; l’assassinat de ce Président trop potentiellement réformateur.

J’ai eu l’occasion de parcourir le Proche Orient dans les années 1980 et je peux confirmer que le plus grand chef d’Etat étranger restait pour ces pays et ces peuples le Général De Gaulle .

Les exemples sont infinis qui nous incitent à la réflexion et nous incitent à développer cette grande pensée française pour la léguer à nos jeunes générations qui la feront vivre à leur manière.

Qu’il me soit permis d’honorer aujourd’hui le meilleur d’entre nous, le plus gaulliste de chez les gaullistes comme disent nos jeunes, Monsieur René Marguerie notre Président d’honneur.

Il n’a pas eu de jeunesse car la guerre l’a arraché à la terre qu’il servait pour combattre, souffrir, et devenir prisonnier comme tant d’autres… C’est en terre allemande qu’il apprit l’existence du Général et de son appel. Ce fut pour lui comme une révélation instantanée à laquelle il resta fidèle toute sa vie ; vivre en gaullisme . C’est ainsi qu’il devint résistant actif, puis retrouva la vie civile en vouant une véritable dévotion à la mémoire du Général, dévotion qui guida sa vie et ses actes ( des monuments dédiés au Général qu’il a construit à Bernay et qu’il souhaite construire dans toute la France ). Un fidélité pareille l’exempte de toute tendance politique. Il est gaulliste, il appartient à tout le monde et tout compatriote est son ami. Son parti , c’est la France.

Suivons scrupuleusement son exemple et ajoutons à nos principes celui de garder intact le message du Général et de ne jamais l’utiliser pour des profits personnels ou des motifs politiques
arrangés pour diviser.

Hommage au Général De Gaulle et vive la France.

Jean-Louis Esquivié
Président du Collectif du Discours de Bayeux