Autres sujets voir ci-dessous

Billet n° 2 - 22/12/2006

  cliquez sur le logo pour revenir à la page d'accueil

 

 

 

 

 

 

COLLECTIF DU DISCOURS DE BAYEUX

Communiqué de presse

Le billet du collectif…n° 2

Vous avez dit « investitures » des partis politiques ?

Lors de son célèbre « Discours de Bayeux » le 16 juin 1946, Charles de Gaulle, perpétuellement préoccupé par l’unité de la Nation française, pouvait déjà déclarer : « comment cette unité, cette cohésion, cette discipline, seraient-elles maintenues à la longue si le pouvoir exécutif émanait de l'autre pouvoir auquel il doit faire équilibre, et si chacun des membres du gouvernement, lequel est collectivement responsable devant la représentation nationale tout entière, n'était, à son poste, que le mandataire d'un parti ? ».

Dans cette simple phrase, les errements de la IVe République étaient stigmatisés et les principes fondamentaux de la Ve République émergeaient.

Certes nous dira-t-on, la Constitution reconnaît aux partis et groupements politiques le fait de concourir à l’expression du suffrage universel (Article 4). Cependant, d’années en années, l’interventionnisme des partis dans le processus de désignation des candidats à l’élection présidentielle s’est fait plus pressent puis qu’ils investissent les dits candidat. Le dérapage naturel chassé par de Gaulle est revenu au galop : les candidats sont de nouveau mandataires de leur parti !

Conséquences : ce n’est plus un contrat entre le peuple français et un homme ou une femme prétendant à la magistrature suprême, c’est malheureusement redevenu un contrat entre le représentant d’un parti et une fraction du peuple français. Cela est fondamentalement différent. Durant le quinquennat qui suivra l’élection, il sera plus difficile pour l’élu(e) du suffrage universel d’accorder sa politique à l’intérêt général.

Charles de Gaulle était profondément attaché à cette conception, jamais il ne se soumit à l’investiture forcément partisane de quelque parti. De même, en 1981, François Mitterrand ne se soumit pas à l’investiture du PS – et encore moins au programme commun rompu depuis 1977 – mais il s’engagea sur ses « 102 propositions pour la France».

Ces dérapages d’aujourd’hui s’expliquent certainement par un affaissement des volontés alors que la responsabilité appellerait à plus de rigueur. Ainsi, s’explique le souhait de certains de sortir de notre actuelle Constitution pour aller vers une VIe République. Ce serait tellement plus facile !

22 DECEMBRE 2006 - Bonnes fêtes à tous.